mardi 20 janvier 2009

Un début de sagesse... tardive ?


La semaine dernière, les Président et Directeur Général de BNP-Paribas ont décidé de renoncer à la part variable de leurs salaires respectifs. Au fait, cette part s’élève à 875 000 euros pour Monsieur Pébereau, et 2,27 millions euros pour Monsieur Prot. Ce qui m’amène à m’interroger.

D’une certaine manière, c’est plutôt bon signe pour la banque et pour ses dirigeants : elle fait preuve de solidarité vis-à-vis de ses clients et de ses responsabilités vis-à-vis de l’Etat. Mais c’est quand même assez basique, et finalement, c’était peut-être la moindre des choses à faire.

Car enfin, mettons-nous à la place d’un patron de PME. Il transcrit immédiatement ces chiffres faramineux en montant pour des prêts qui pourraient lui être octroyés. Je ne doute pas de la probité de messieurs Pébereau et Prot, ni de leur compétence – en fait, je suis plutôt admiratif de la manière avec laquelle ils gèrent la BNP dans ce contexte à hauts risques pour les banques – mais ces personnes se rendent-elles compte de ce que peuvent représenter de telles sommes gagnées à titre personnel pour des entrepreneurs ? C’en est presque absurde.

Mais les gestes des dirigeants de la BNP ne semblent pas faire l’unanimité. Ainsi, Georges Pauget, Directeur Général de Crédit Agricole SA et président de la Fédération Bancaire Française paraît réticent. CASA, la Société Générale… s’en remettent à leur Conseil d’Administration pour trancher la question.

Le débat ne se réduit pas à une question de gros sous, bien sûr, mais ces gros sous-là sont symboliques. Les banques françaises souffrent d’un déficit non seulement d’image mais également, il me semble, de vision. Si elles en avaient, non seulement elles feraient corps avec leurs clients, prendraient leurs responsabilités vis-à-vis de l’Etat… et proposeraient un ou des concepts novateurs visant à se repositionner dans un projet de société.

Matthieu

MAJ : cette nuit, réunis à l'Élysée, l'ensemble des patrons des grandes banques françaises ont décidé de renoncer à leurs bonus. Ce renoncement leur permettra d'être éligibles au fonds spécial de l'État de 10,5 milliards d'€uros.

Aucun commentaire: