vendredi 20 mars 2009

Godman Sachs offre des prêts... à ses employés !


Allez, une fois n'est pas coutume de ma part, une petite point d'humour - ironique, quand même.
L'information provient de l'International Herald Tribune : la banque américaine Goldman Sachs a proposé des prêts à ses employés qui se retrouvent en difficulté avec la crise.

Il semble que les montants s'étalent de quelques milliers à quelques centaines de milliers de dollars par personne. Car n'est pas ciblé n'importe qui : seuls ceux dont le train de vie nécessite de tels dispositifs ont fait l'objet d'une démarche. Car il est attendu des banquiers de Wall Street qu'ils mènent un style de vie dispendieux. Selon le directeur d'une agence spécialisée dans le recrutement du personnel financier interrogé par la journaliste, tout est une histoire de culture : il est dans l'ordre normal des choses que les banquiers de Wall Street vivent au-dessus de leurs moyens.

Or ces banquiers avaient l'habitude de vivre à partir des ressources tirées des produits inventés par les banques qui les emploient. Produits et actifs qui se sont avérés nocifs.
Evidemment, il y a une contrepartie à une telle offre : à défaut de remboursement des intérêts, les employés seraient licenciés. Autre limite : ces prêts ne peuvent être utilisés que pour alimenter des investissements réalisés dans des produits de Goldman Sachs - pas pour des dépenses personnelles.
En dehors de toute considération morale, on peut légitimement s'interroger sur le bien-fondé économique d'un tel système. A croire que Goldman Sachs n'ait absolument rien compris à la crise. Ses employés non plus. Wall Street vraisemblablement pas non plus.

Je mets en regard cette information avec une autre, toujours d'origne des Etats-Unis, et qui défraie la chronique : AIG et le versement de 450 millions de dollars de boni, alors que l'assureur a bénéficié de 170 milliards de dollars depuis 2008. Au point que même le Président Obama envisage des mesures de rétorsion ! Du jamais vu jusqu'à présent, du moins aux Etats-Unis.

Gageons que les banques françaises sauront non seulement faire preuve de clairvoyance politique et économique, mais également de vision de long terme.
Il ne s'agit plus de contrer la crise avec les anciennes (et mauvaises ?) méthodes mais redéfinir les termes du sujet.
Le post de Marie sur le sondage IFOP montrait une desaffection des Français pour leurs banques. Où l'on voit - s'il en était encore besoin - que ces derniers estimeraient les banques comme un "mal nécessaire".
Bien sûr, ce n'est pas la réalité, mais combien de temps les banques devront-elles perdre avant d'ouvrir les yeux ? Je rappelle que nous sommes dans le domaine de la perception. L'attitude de Monsieur Pauget au mois de janvier, lorsqu'il refusait de renoncer à ses boni, et s'en remettant au Conseil d'Administration de CASA, ne rentre-t-elle pas dans ce cas de figure ?

Et pourtant, dans certaines banques françaises, nous savons qu'il y en a qui ont conscience de ces enjeux. Peu voient là un terreau fertile pour se développer sur des bases saines - la banque fédératrice des énergie, inscrite dans une société, au service d'un projet commun.
Matthieu

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