jeudi 26 mars 2009

Le G20 : docteur de la crise financière ?


La deuxième réunion du G20 approchant, je m'intéresse depuis quelques jours à la manière dont l'évènement est perçu tant par les media - réels ou virtuels - que par les experts sur la Toile.

J'ai connu Alternatives Economiques quand j'étais au lycée, et si je n'en suis plus un lecteur assidu, je fréquente souvent les blogs de ses contributeurs. Et précisément, je suis tombé sur un article de Christian Chavagneux "Le G20 prépare une révolution financière". Où il estime que le G20 pourrait ressortir avec 4 mesures phares pour ne plus retomber dans une financiarisation périlleuse du capitalisme :

- la surveillance accrue et permanente du crédit bancaire.
- exiger des banques qu'elles se provisionnent en liquidité par temps de croissance et de conjoncture apaisée, pour parer à un credit crunch en cas de retournement de tendance.
- dans le même état d'esprit, le G20 demanderait aux établissements bancaires dans le monde d'augmenter leurs proportions d'actifs liquides.
- imposer des sanctions et créer une liste noire des "paradis fiscaux" non coopératifs au sens de la charte de l'OCDE.

Je pense que ces dispositions vont dans le bon sens, mais on ne peut nier le fait qu'elles soient techniques - pas trop, mais quand même. C'est à dire qu'il faille disposer d'un minimum de connaissances économiques pour mesurer les conséquences de telles actions. Sous-entendu, elles ne sont pas immédiatement compréhensibles, elles ne font pas immédiatement sens. A l'exception de celle portant sur les "paradis fiscaux", car tout le monde croit savoir ce que c'est à force d'en entendre parler - souvent de manière très simpliste par les media, virtuels ou réels.

Mon point est le suivant : par delà les problème de faisabilité (notamment politique - n'oublions pas que malgré tout l'entrain de Monsieur Brown, Jersey et Guernesey appartiennent jusqu'à nouvel ordre à la Couronne britannique...), je suis curieux de voir comment le long terme va être envisagé.
Vous aurez remarqué depuis quelque temps que je prête une attention spécifique à la prise en compte de la stratégie - donc du long terme - par les banques. Et les posts de Marie sur la Société Générale montrent un mépris des ou une incapacité flagrante pour les banques d'envisager le long terme.

Je pense que le G20 serait une bonne opportunité pour les banques non pas de tenir une position d'observatrices, mais plutôt celle de force de proposition, montrant d'une part qu'elles ont appris de leurs erreurs, et d'autre part qu'elle se préoccupent de l'économie et du monde réels - finalement, ce qui leur permet de vivre et d'exister.

Je vais prêcher pour les banques françaises - notamment parce que visiblement, certaines ont vraiment besoin qu'on leur fasse une explication de texte - : nos fleurons, qui se targuent de naviguer pas trop mal dans la crise, au point de s'étendre en Algérie et en Inde (BNPParibas), de racheter COFIDIS (Crédit Mutuel), pourraient enfin s'inscrire dans un projet de société et sortir de leurs tours d'ivoire (ou de verre, à la Défense), de mutualiser leurs moyens pour les mettre au service d'une stratégie d'envergure destinée à développer leurs parts de marché, en Europe mais également dans le monde. Cette stratégie - qui nécessite d'abandonner la fixation des gains sur le court terme, de jouer un minimum collectif, de partager l'information plus que ce n'est actuellement le cas - vaudrait toutes les campagnes de mécénat, de communication... destinées à redorer leurs blasons. Peut-être même cela changerait-il durablement l'opinion des Français sur les banques.

Matthieu

Aucun commentaire: