dimanche 19 avril 2009

Crédit et crise : des raisons d'être inquiets?


Le journal la Tribune a publié le 17 avril 2009 toute une série d'articles visant à rélégitimer le crédit auprès des consommateurs dans le but avoué de faire repartir la consommation. Je mets en regard de cette initiative les dispositions prises par Madame Lagarde pour "encadrer le crédit à la consommation", fin mars 2009, ainsi que l'article de Jean Paul au sujet du crédit et de la crise aux Etats-Unis.

Il me semble que ces signaux ne soient pas très encourageants envers l'avenir, tout comme l'on peut s'interroger sur la réalité des lessons retenues de la crise financière puis économique depuis dix-huit mois. Le crédit est une facilité de paiement anticipant sur l'avenir (cf. la racine latine du mot crédit - "credo", je crois). Les banques, les bancassureurs de plus en plus, les organismes spécialisés offrent du crédit à des taux qui suivent ceux de la BCE (et du livret A, par la même occasion), c'est à dire des taux décroissants. Si je fais confiance aux vendeurs de crédits pour se rémunérer sur leurs services, je me demande si le nombre de consommateurs ayant recours à cette facilité de paiement ne serait pas suspectible d'atteindre une telle masse que l'on assisterait à une crise de liquidité (cela vous rappelle-t-il quelque chose ?).

Notre équipe met depuis quelques mois en avant l'idée de capitalisme durable et la nécessaire prise en compte du long terme. La crise actuelle présente l'opportunité de redéfinir une partie du système capitaliste - essentiellement, celle qui a trait à la finance - pour mieux tenir compte du futur et du développement durable (je ne pense pas uniquement à notre environnement écologique, mais également à notre croissance économique, peut-être plus modérée mais plus constante).

Poursuivre l'état actuel des choses en encourageant le recours au crédit me semble dangereux, d'autant que nombre d'experts estiment que la prochaine crise sera celle de l'endettement des Etats.
Si les Etats sont endettés (cf. la situation de la Grèce, de l'Espagne, de la Roumanie, des Etats-Unis, voire de la France...) et si les ménages le sont également, je m'interroge alors sur les conséquences sociétales d'une telle situation.


Matthieu

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