mercredi 10 décembre 2008

La banque et le développement durable : et si on en discutait ? 1/2



Je vous propose une petite expérience : demandez à votre responsable d’agence si sa banque se sent concernée par le développement durable. Il/elle sera a priori très surpris(e) que vous lui posiez la question car les deux notions ne vont pas naturellement de paire, y compris pour nous six qui entretenons ce blog. D’ailleurs, le développement durable est devenu un argument de vente pour tout et n’importe quoi, et associer la banque au développement durable peut avoir un effet repoussoir pour leurs clients – potentiels ou non. Effectivement, de plus en plus de banques se mettent « au vert »telles le Crédit Agricole, ou bien BNP PARIBAS. La notion est à la mode, puisque même les Etats-Unis, qui ont pourtant toujours refusé de ratifier le protocole de Kyoto, relancent leur croissance économique en partie sur des mesures qui lui sont favorables.

Tout le monde utilise le développement durable à sa sauce depuis 10 ans, sauf les banques que je trouve très en retrait sur la question. Je me demande si elles ne pourraient pas l’utiliser comme un moyen pour se repositionner dans la société et dans la durée.

La crise économique n'est pas la faute des banques françaises - il faudrait plutôt voir du côté des Etats-Unis - mais il faut voir comment elles nous traitent depuis des années. Elles donnent quand même l'impression de s’enrichir sur notre dos, alors que dès qu'on a besoin d'elles - pour un prêt immobilier, pour financer un projet... - c'est toujours la même chose : il manque telle caution, tel papier, notre revenu n'est pas assez élevé... Bref, on dirait qu'elles n'ont pas d'autre but que de s'enrichir un maximum tout en redistribuant un minimum aux particuliers et entreprises qui font appel à elles. Même les banques mutuelles ou coopératives, j'ai l'impression qu'elles se sont éloignées de leur modèle d'origine pour se lancer dans la haute finance... Je ne demande pas aux banques de faire la charité - il leur faut les moyens de prêter et de financer la création de richesse en France - mais de se sentir concernées par leur environnement et par les préoccupations de leurs clients - notamment les entreprises, quelles que soient leurs tailles.

Elles ont un concept tout prêt qui ne demande qu'à être développé, eh bien non ! Elles s'obstinent à le négliger. Pour qu'elles s'en emparent, la BNP, la SocGen et leurs comparses doivent en revanche évoluer dans leur perception et considérer le développement durable comme un des éléments moteurs de leur croissance. La crise économique et financière actuelle peuvent être utilisées opportunément pour redéfinir les conditions de la réussite et de la puissance des banques françaises. Je vous en parlerai dans mon prochain post.

Matthieu

Aucun commentaire: