mercredi 4 mars 2009

Banques et développement durable (suite)


Au cours des derniers mois, nous avons développé des réflexions, réalisé des constats, voire proposé des solutions non seulement pour combattre la crise, mais également pour la dépasser et s'inscrire dans un horizon plus large. Parmi les concepts sur lesquels nous réfléchissons, il y a celui de "capitalisme durable".

Il faut dire que la crise est devenue visible en France un an après le Grenelle de l'Environnement. Vous vous êtes certainement rendu(e)s compte, chères lectrices et chers lecteurs, que pour nous, chez Ma Crise Bien Aimée, la banque et la finance ne sont pas incompatibles avec une perspective de long terme, prenant en compte le développement durable - dans tous les sens du terme. Nous sommes persuadés que la crise actuelle est révélatrice d'une crise plus profonde, celle d'une crise de sens.


Et pourtant cela fait un certain temps que quelques un(e)s cherchent à faire coexister des notions longtemps considérées comme opposées: le capitalisme et la croissance d'une part, la préservation de l'environnement et de la nature d'autre part. Certes, cela remonte à un temps où beaucoup de telles initiatives étaient marquées par l'idéalisme, voire l'idéologie, et toutes n'ont pas été fructueuses voire positives. Toutefois, quelques unes - il leur aura fallu de la patience et de la conviction - prennent tout leur sens actuellement.

Le magazine
Géo a consacré un article intitulé "Banques durables : une alternative d'avenir ?" à la problématique de l'investissement "responsable" et de ses déclinaisons en France. Où l'on découvre que l'une des deux structures les plus avancées - la NEF, Nouvelle Economie Fraternelle - date de 1979, mais qu'effectivement les initiatives les plus crédibles et les plus économiquement fiables datent du début des années 2000. Un certain nombre de dispositifs existe désormais pour permettre aux consommateurs - et clients des banques - de participer à un projet de société, ici le développement durable et l'implication dans la préservation de l'environnement. Après tout, quand vous allez chez votre banquier, vous allez consommer les produits et services qu'il/elle vous propose. C'est moins visible que d'acheter bio, cultiver son jardin ou bien se chauffer au bois, mais les conséquences de vos investissements dans des placements valorisant l'environnement s'inscrivent dans du moyen et long termes.

Attention, toutefois : une telle démarche nécessite de ne pas y aller tête baissée. Géo mentionne le guide "Environnement, comment choisir sa banque", publié en décembre 2008 par l'ONG les Amis de la Terre. ONG qui n'hésite pas à publier un communiqué de presse condamnant BNP PARIBAS pour sa participation dans le projet pétrolier et gazier Sakhaline II, au nord du Japon, alors que son engagement pour l'environnement n'est pas mince, voire très en avance : ainsi a-t-elle reçu la certification environnement ISO 14001 pour son modèle d'agences, ainsi que le label FINANSOL pour trois de ses produits d'investissements. Or FINANSOL est soutenue par nuls autres que la Caisse des Dépôts et Consignation, le journal La Croix, les Conseils Régionaux d'Ile de France et Pays de la Loire.

S'il peut être intéressant que les banques puissent être conseillées par des ONG pour les aider à s'inscrire dans une perspective de long terme et de projets sociétaux, il faut raison garder. Les ONG ne détiennent pas la vérité. Le
rapport 2009 de la Fondation Prometheus sur la transparence des ONG aurait tendance à le prouver.


Matthieu

FINANSOL : http://www.finansol.org/

FEBEA : http://www.febea.org/

La NEF : http://www.lanef.com/

Le Crédit Coopératif : http://www.credit-cooperatif.coop/


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