Le trafic maritime transporte à lui seul près de 90% du commerce mondial. La crise actuelle qui touche l’ensemble des continents a donc très fortement impacté ce secteur. Il s’avère que l’intensité de l’activité maritime est un indicateur très apprécié des analystes économiques pour mesurer les tendances et la croissance économique mondiale.
Le secteur a d’ailleurs été florissant jusqu’à la chute de Lehman Brothers. Les armateurs voyaient progresser la valeur de leurs actifs, avec des niveaux de résultat qui atteignaient des records.
Pour prendre un exemple parlant, prenons le cas des navires type Capesize (vraquier pouvant transporter plus de 80 000 tonnes de marchandises brutes : charbon, graines). Il se négociait alors autour de 200 000 $ la journée et on estimait le prix du navire à 150 millions de $.
Tous les types de navire de marchandise ont été touché par cette euphorie ; tanker, containership… Forcément la construction navale a suivi la tendance et les armateurs se sont, donc, lancés dans des programmes de commande ahurissants, portés par la conjoncture du commerce mondial et par les promesses d’une croissance du trafic international de marchandises.
La crise arrive, les échanges diminuent drastiquement et inévitablement le besoin en transport maritime fond comme neige au soleil. La valorisation de ses actifs (navires de transports) s’est effondrée. Le même Capesize se loue aujourd’hui 20 000 $ la journée, et il ne vaut plus que 30 millions de $ dans le meilleur des cas !
Le cas du transport maritime est particulier puisque reposant sur un paradoxe constant. Le manque de bateaux augmente les tarifs de transport, poussant alors les armateurs à produire plus de bateaux (logique de court-terme), ce qui fait alors descendre les coûts de transport. Les prix étant moins élevés, ces mêmes armateurs réduisent leurs investissements, et dans un contexte de croissance économique et commercial, ceci pousse de nouveau les prix à la hausse.
Aujourd’hui, il semble que le secteur sera durablement touché pour deux raisons :
- La chute des échanges mondiaux
- La livraison des navires commandés dans l’euphorie et aujourd’hui inutiles. Ces nouveaux navires participent d’autant à la chute des prix …
Jean Paul
Merci à AG pour son aide sur le dossier
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