Ma crise bien-aimée n'avait pas encore traité des violences des dernières semaines en France liées à la crise (mais certains de nos posts ont traité de la problématique à l'étranger, comme celui de Mayeul). Nous avons la volonté de nous détacher du tout instantané, et si nous commentons quotidiennement l'actualité, nous nous efforçons de diffuser dans nos analyses des éléments de long terme, constructifs. Or force est de constater que le traitement par les media de l'immédiateté peut prêter à réflexion. Surtout quand il s'agit de sujet aussi brûlant (sans vouloir faire de mauvais jeu de mots) que les séquestrations de dirigeants d'entreprise.
Molex, Continental, Caterpillar... l'actualité traduit un accroissement très médiatisé des violences à l'encontre de ceux perçus comme les bourreaux, mais également comme des boucs-émissaires. Que peut réellement un directeur d'usine quand la décision de fermer un site est prise en conseil d'administration ? Certes il est consulté - en encore - et il peut peut-être influencer le cours des évènements. Mais ce cas de figure est loin d'être commun à toutes les entreprises.
Mais le sujet n'est peut-être pas là. Peut-être se situe-t-il dans la perception qu'ont les employés en France des directeurs d'usines et d'une manière général, du patronat. Si la décision de fermer un établissement en temps de crise pour sauver une entreprise et assurer sa pérénnité sur le long terme peut être en théorie compréhensible, cela peut l'être beaucoup moins lorsque les employés voient que l'on ferme également des sites par temps de croissance, pour assurer la rentabilité d'un groupe, non pas sa survie. On me rétorquera qu'assurer la rentabilité d'un groupe sur le court terme, c'est assurer sa survie sur le long terme. A voir. Surtout si la rentabilité court terme s'établit pour les actionnaires à 11% ou même à 5%.
La pérénnité d'un groupe est assuré certes par ses résultats économiques, financiers, mais également par d'autres facteurs tels son patrimoine intangible comme ses brevets, le savoir-faire de ses ouvriers (je note que c'est une exigence du groupe de Dhubai MAG pour un rachat éventuel du site de Clairoix), la solidité de ses fournisseurs et de ses clients... Eléments qui paraissent quand même éminemment plus concrets que des éxigences financières, du moins aux yeux d'employés licenciés.
Sans compter les enjeux liés à l'économie des territoires, à l'heure où les Français - en tout cas nombre de responsables économiques et politiques - craignent une désindustrialisation de la France.
Cela impose d'avoir une vision stratégique du développement du pays, et qu'il y ait un véritable dialogue constructif et mutuellement enrichissant entre l'entreprise et les pouvoirs publics, voire la société. Il y en a déjà, c'est bien, notamment à l'échelon territorial. C'est indispensable. Mais ce n'est pas assez, ou plutôt, il existe dans sa forme, trop peu est réalisé sur le fond.
Les PME sont strucutrellement très faibles en France comme en témoigne (encore) un post sur le site de Eco89. Il semble que, en plus des incompréhensions chroniques qui persistent - bien que les relations s'améliorent, notamment depuis la création du médiateur du crédit en novembre 2008 - entre les banques et les PME, ces dernières ne soient pas systématiquement considérées comme pièces vitales d'un groupe dont elles sont sous-traitantes et avec lequel elles forment une grappe industrielle.
C'est une erreur.
Alors oui, c'est vrai, faire coïncider les intérêts de firmes multinationales avec ceux des territoires où leurs filiales ou centres de productions sont implantés est compliqué. Mais il ne faut pas oublier que les employés de ces unités sont des personnes du territoire. Je pense qu'il existe un moyen de réconcilier les deux : tenir compte du long terme et retrouver une vision stratégique, pro-active, et moins réactive. Où le transfert d'information est vital pour agir correctement. L'intellience économique est grandement utile dans ce sens. Certes, cela va en contradiction avec les intérêts court termistes du capitalisme financier. Mais on voit où cela mène...
Molex, Continental, Caterpillar... l'actualité traduit un accroissement très médiatisé des violences à l'encontre de ceux perçus comme les bourreaux, mais également comme des boucs-émissaires. Que peut réellement un directeur d'usine quand la décision de fermer un site est prise en conseil d'administration ? Certes il est consulté - en encore - et il peut peut-être influencer le cours des évènements. Mais ce cas de figure est loin d'être commun à toutes les entreprises.
Mais le sujet n'est peut-être pas là. Peut-être se situe-t-il dans la perception qu'ont les employés en France des directeurs d'usines et d'une manière général, du patronat. Si la décision de fermer un établissement en temps de crise pour sauver une entreprise et assurer sa pérénnité sur le long terme peut être en théorie compréhensible, cela peut l'être beaucoup moins lorsque les employés voient que l'on ferme également des sites par temps de croissance, pour assurer la rentabilité d'un groupe, non pas sa survie. On me rétorquera qu'assurer la rentabilité d'un groupe sur le court terme, c'est assurer sa survie sur le long terme. A voir. Surtout si la rentabilité court terme s'établit pour les actionnaires à 11% ou même à 5%.
La pérénnité d'un groupe est assuré certes par ses résultats économiques, financiers, mais également par d'autres facteurs tels son patrimoine intangible comme ses brevets, le savoir-faire de ses ouvriers (je note que c'est une exigence du groupe de Dhubai MAG pour un rachat éventuel du site de Clairoix), la solidité de ses fournisseurs et de ses clients... Eléments qui paraissent quand même éminemment plus concrets que des éxigences financières, du moins aux yeux d'employés licenciés.
Sans compter les enjeux liés à l'économie des territoires, à l'heure où les Français - en tout cas nombre de responsables économiques et politiques - craignent une désindustrialisation de la France.
Cela impose d'avoir une vision stratégique du développement du pays, et qu'il y ait un véritable dialogue constructif et mutuellement enrichissant entre l'entreprise et les pouvoirs publics, voire la société. Il y en a déjà, c'est bien, notamment à l'échelon territorial. C'est indispensable. Mais ce n'est pas assez, ou plutôt, il existe dans sa forme, trop peu est réalisé sur le fond.
Les PME sont strucutrellement très faibles en France comme en témoigne (encore) un post sur le site de Eco89. Il semble que, en plus des incompréhensions chroniques qui persistent - bien que les relations s'améliorent, notamment depuis la création du médiateur du crédit en novembre 2008 - entre les banques et les PME, ces dernières ne soient pas systématiquement considérées comme pièces vitales d'un groupe dont elles sont sous-traitantes et avec lequel elles forment une grappe industrielle.
C'est une erreur.
Alors oui, c'est vrai, faire coïncider les intérêts de firmes multinationales avec ceux des territoires où leurs filiales ou centres de productions sont implantés est compliqué. Mais il ne faut pas oublier que les employés de ces unités sont des personnes du territoire. Je pense qu'il existe un moyen de réconcilier les deux : tenir compte du long terme et retrouver une vision stratégique, pro-active, et moins réactive. Où le transfert d'information est vital pour agir correctement. L'intellience économique est grandement utile dans ce sens. Certes, cela va en contradiction avec les intérêts court termistes du capitalisme financier. Mais on voit où cela mène...
Matthieu
1 commentaire:
Hi There I'd like to congratulate you for such a great quality site!
Just thought this would be a perfect way to make my first post!
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-Clare Grafton
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