dimanche 1 mars 2009

Made in France


Alors que nous soulevions, il y a déjà quelques temps, la question du patriotisme économique comme l’une des pistes de réponse à la crise économique et financière actuelle, un portail internet destiné aux produits français vient de faire son apparition. En préservant notre patrimoine, nos savoir-faire traditionnels et nos métiers ancestraux, le portail Fabriquer En France se veut être une vitrine des produits « made in France »
Cette initiative qui est la bienvenue dans le contexte actuel mérite d’être encouragée. Elle est à mettre en relation avec une nouvelle tendance qui apparait dans le paysage industriel : le rapatriement en France d’unités de production.

Quelques exemples :
  • Réinstallation de la fabrication des vélos Décathlon en France d’ici trois ans
  • Relance des activités des Textiles Well dans les Cévennes
  • Relocalisation d’unités de production de jouet de Smoby Toys dans le Jura
  • Retour de la conception des prototypes de Bagster à La Ferté Macé (Orne)
  • Rapatriement de la production de Geneviève Lethu
Ces évènements répondent à de multiples raisons qui ne peuvent en aucun cas laisser le consommateur indifférent car c’est lui le bénéficiaire final. Ainsi, on peut, en plus des raisons conjoncturelles (cout du transport, augmentation de la main d’œuvre dans certains pays), citer la sécurité du consommateur, la lutte contre la contrefaçon, le respect de normes éthiques, le respect de l’environnement (réduction des dépenses d’énergie…) ou encore l’image de marque à la française.

Ces relocalisations, aux antipodes de tout protectionnisme, sont la preuve d’une qualité industrielle que Jean Sévillia définit comme un « faisceau serré de règles techniques et sociales acquises dans la durée et d’un certain degré de civilisation ». Elles doivent être encouragées sans conduire à un repli sur soi mais comme une nouvelle étape de la responsabilité grandissante des consommateurs notamment en matière d’environnement.

Mayeul


5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime bien l'approche positive du "fabriquer en France". Cependant, c'est quand même faire fi de la mondialisation, de la pollinisation qui en résulte (et qui est généralement positive pour le consommateur) et le sens de l'histoire qui est une désindustrialisation de la France. Maintenant, il est vrai que l'automatisation et l'environnement peuvent avoir un effet sur une réindustrialisation potentielle de la France. A suivre et en attendant, consommons intelligemment !

Marmoset a dit…

Il y en a au moins 6 grandes surfaces de Décathlon en Angleterre. L'effectif dans ces magasins est largement français. Alors, si l'on jouait la carte ''British Jobs for British Workers'' ce serait la fin de Décathlon ici et pas mal de nouveaux chômeurs rentrant en France. Forcément, cela entraînerait moins de ventes pour Décathlon globalement. Je préférerais que l'on évite ce réflexe de protectionnisme...

Anonyme a dit…

Merci Marmoset pour votre analyse. Je ne voulais pas lancer un réflexe protectionnisme mais juste souligner l'apparition de nouvelles tendances en France.
Le retour en France des usines Décathlon, dont les ventes se réalisent principalement en Europe de l'Ouest, peut notamment être salué comme une démarche responsable envers les consommateurs (qualité et sécurité des produits) et l'environnement.

Unknown a dit…

Le portail Fabriquer en France se veut être une vitrine (avec un petit v, toute modestie gardée) des savoir-faire français et de produits français. En regroupant les produits fabriqués dans nos régions, nous voulons faciliter la mise en relation entre les artisans et les acheteurs potentiels. Le protectionnisme, se replier sur soi, ne sont sûrement pas des solutions à la crise. Mais combien de personnes connaissent ces artisans et ces fabricants français qui produisent et créent des produits originaux ?

Marmoset a dit…

Pascal, je ne m'étais pas rendu compte tout d'abord que l'article n'avait rien à faire avec Fabriquer en France. C'était le logo qui m'a égaré.

Mayeul,

C'est peut-être une erreur de ma compréhension du français, mais vous semblez dire que l'Est d'Europe n'est pas capable d'assurer la qualité et la sécurité des produits ou de respecter l'environnement. Bien sûr, si des vélos vendus en France étaient fabriqués en France, il y aurait à première vue une réduction dans les frais de transport et la consomption de pétrole. Mais attendez un instant - comment désormais vendre des vélos à l'Est? Ah oui, il vous faudrait des camions pour les exporter! Si sa première considération était l'environnement, il serait mieux de mettre l'usine bien au centre - disons en Westphalie...pas en France.

Quant à la sécurité, l'étape critique, l'assemblage des vélos, se fait après livraison à leurs magasins. Cette étape n'a jamais quitté l'Ouest.